Peintre, dessinateur, graveur, créateur de décors et de costumes pour le théâtre et aussi photographe des années 1950 à 1980. Comment cerner l’œuvre de ce ‘Socrate du soleil’ polymorphe et excentrique injustement oublié, son œuvre graphique est parfois digne du niveau d’un Dürer, d’un Yves Trémois, de Jared French ou d’un Paul Cadmus, peintre qu’il admirait entre tous.
A Paris, dans les années 1950-70, il expose et rencontre à des degrés divers des artistes aussi flamboyants que Kenneth Anger, Jean Boullet, Jean Genet, Jean Cocteau, Bernard Buffet ou Christian Dior qui l’encouragent à continuer. De cette démarche lyrique et parfois surréaliste, sortiront de grands livres luxueux à édition limitée, comme « La ville dont le prince est un enfant » de Montherlant, dont il devient l’ami, « Poil de carotte » de Jules Romain, « Lorrenzaccio » de Musset, « Ruy Blas » de Victor Hugo.
Il collabore à la revue homo érotique Suisse « Der Kreis » (le cercle), multipliant les activités, son jardin secret est la photographie. Comme dans ses dessins tres architecturés, il excelle dans le portrait, le nu, la vision du corps masculin exacerbée par des surimpressions et des compositions lyriques, fantastiques, originales et érotiques et le classicisme de cet éléve de Delacroix et de Géricault mélange souvent corps et décors.
Son œuvre photographique est restée longtemps secrète base de ses dessins. Solaire et Apollinienne, elle célèbre le corps, l’Eden et les paradis perdus. Successeur involontaire d’un Von Gloeden ou d’un Galdi, dés les années 1980 il se réfugie dans son atelier d’Annecy, loin du Parisianisme mais se condamne à l’oublie progressif du milieu de l’art. Il a pourtant été plagié sans vergogne par des artistes célèbres et le savait, mais son intégrité n’a eu d’équivalent que son grand talent qui mérite d’être révélé, comme la photographie, de l’ombre à la lumière.
Patrick Sarfati, Paris, août 2017