American Physique Photography

 

La photographie physique américaine

1930/1960

 

 

Exposition # 3

 

 

 

Exposition du 15 novembre au 21 décembre 2024

 

Vernissage le jeudi 14 novembre à 18h

 

 

 

La galerie David Guiraud est heureuse d’annoncer le lancement de la troisième exposition prévue dans le cadre de son projet sur le corps masculin dans l’histoire de la photographie.

 

Elle propose, à cette occasion, de plonger dans l’univers de la photographie physique, un phénomène social et culturel immense mais assez mal connu. Il recèle pourtant de nombreux photographes talentueux, pionniers d’un mouvement artistique unique, qui célèbre l’esthétique du corps masculin.

 

La photographie physique est un mouvement qui s’affirme principalement aux Etats-Unis mais qui est aussi fortement présent en Europe et au Japon. Son apparition est due à la conjonction de deux phénomènes : l’intérêt croissant porté pour la culture physique depuis le 19eme siecle et l’explosion de la presse masculine illustrée au tournant du 20eme siecle.

 

 

Les magazines pour hommes

 

Le développement du magazine illustré au 19e et au début du 20e siècle tient sur le constat que l’image fait vendre. Dans le domaine de la forme physique et de la santé, apparait dès 1908 aux Etats-Unis, le magazine « Physical Culture » qui célèbre la culture physique et le muscle à travers de nombreuses photographies d’athlètes.

Dans les années 1930, avec l’avènement du Bodybuilding, les photographes (comme Edwin Townsend avec le culturiste Tony Sansone) vont chercher à mettre en valeur un corps parfaitement musclé et harmonieux, dans la continuité de ce que la force et le muscle avaient suscité comme interet, comme fantasme et comme admiration avec Eugene Sandow.

L’intérêt pour le culturisme s’est généralisé et avec lui l’image de l’homme nu, mais les magazines ne s’intéressent à ces hommes que pour leurs muscles et non pas pour leur beauté ou leur charme.

 


Le Physique Art

 

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Physique Art fait son apparition. Ce mouvement est issu du monde du culturisme et du bodybuilding mais aussi du spectacle. Il annonce les premiers photographes qui vont prendre vraiment plaisir à réaliser ce type d’images. Ces artistes cherchent à rendre le corps masculin encore plus beau et attractif car ils le connaissent et l’apprecient. Ils ne veulent plus rendre compte froidement d’une esthétique parfaite, mais la sublimer et la magnifier.

Un phénomène se produit, un peu partout au Etats-Unis, semblable au cas de Bob Mizer, installé en Californie, qui crée en 1948 l’agence de photographie « American Model Guild » (AMG). Très rapidement, il édite le magazine «Physique Pictorial» pour diffuser ses images et au début des années 1950, son magazine est disponible sur presque tout le territoire americain. Beaucoup d’autres magazines apparaissent un peu partout à cette époque (Vim, Trim, Grecian Guild Pictorial, etc …).

Ces magazines créent une véritable rupture car ils ne veulent plus trouver une raison morale et socialement acceptable pour montrer des photographies d’athlètes, qui posent rarement nu, mais qui s’offrent tout de même à l’objectif. Les images sont proposées sans aucunes autre raison que la beauté du modèle et le plaisir de le regarder.

 


Du muscle à la culture

 

Le contenu de ces nouveaux magazines affiche clairement, pour la première fois depuis des siècles, l’envie de voir de beaux hommes dénudés, sans hypocrisie et sans justification. La célébration directe du corps masculin revient pour les auteurs des images et les éditeurs des magazines, ainsi que pour les lecteurs, à révéler leurs attirances, ce qui n’est pas sans risque dans l’Amérique des années 1950.
Quand l’état parvient à poursuivre un photographe, un éditeur ou n’importe quel individu de la société civile pour homosexualité, il est quasiment assuré de gagner son procès car l’homosexualité constitue un délit. L’interdiction fédérale d’envoyer des nus frontaux par le Post Office donne l’occasion aux autorités de perquisitionner les studios des photographes, de confisquer des négatifs, des tirages et d’emprisonner leurs auteurs.

On prend mieux la mesure du risque encouru par les photographes pour réaliser un nu dans les années 1940 et 1950, ainsi que leur volonté et leur courage. La raison de ces multiples attaques est que ces magazines sont en fait les premiers magazines homosexuels et plus que cela, la seule institution et la seule culture gay dans les années 50 et le début des années 60 aux Etats-Unis.

 


De l’obscénité

 

Dans l’après-guerre en Amérique, un homosexuel n’existe pas en tant que tel. Les autorités considèrent qu’il y a des pratiques homosexuelles, commises par des hommes dépravés mais héterosexuels par ailleurs. L’homosexualité est illégale mais elle est également invisible car inexistante socialement.
Pourtant, en 1893, Richard F. Von Krafft-Ebing invente le terme homosexuel qu’il ne considère pas comme une activité, mais comme faisant partie de la personnalité d’un individu. Et en 1948, Alfred Kinsey publie aux Etats-Unis sa fameuse étude sur les comportements sexuels, dans laquelle il dévoile qu’un tier des hommes adultes auraient eu un rapport homosexuel dans leur vie.

 

En 1958, un procès contre Chuck Renslow, le directeur de Kris Studio, est intenté par le Post Office (la loi interdit l’envoie d’une photo de nu par la poste). Face aux attaques contre la nudité, Renslow ne tente pas de prouver que ses photos sont des œuvres d’art, comme le font ses confrères. Il tente plutôt de montrer que ses images ne sont pas pornographiques en défendant l’idée fondamentale que le corps humain n’est pas obscène.Il prend alors à témoins les multiples hommes nus en cariatides décorant le Palais de Justice dans lequel se tient son procès.

Une decision en sa faveur est prise par la Cour Supreme des Etats-Unis en 1959 mais le nu intégral et le nu frontal restent prohibés. Il faut attendre 1965 et les procès contre les magazines Butch et Drum Magazine, pour que la Cour Supreme réaffirme que le corps masculin n’est pas obscène et mette fin à toute censure sur ce sujet.

 

David Guiraud

Bibliographie : Beefcake, F.Valentine Hooven III, Taschen, 1995

 


Les œuvres

 

La galerie présente un panorama des principaux photographes rencontrés durant la période 1930/1960 avec un intérêt particulier porté sur Al Urban et Pat Milo. L’exposition propose des tirages originaux d’époque avec une sélection de rares nus dont la prise de vue pouvait valoir la prison. Certaines images montrent des athlètes dont le sexe a été dissimulé par de l’encre pour pouvoir être envoyé par le Post Office.

 

 

Artistes exposés : Al Urban, Bob Mizer (AMG – American Model Guild), Dave Martin, Douglass Jullef (Douglas of Detroit), Earl Forbes, Chuck Renslow (Kris Studio), Lon Hannagan (Lon of New York), Mel Roberts, Pat Milo, Quaintance, Ralph Kelly, Spartan of Hollywood, Studio Arax, Tamotsu Yato, Don Whitman (WPG – Western Photography Guild).

 

 

 

24-39

The Classic Photography Fair

 

Retrouvez la galerie le samedi 9 novembre de 9h à 16h

au Pavillon Wagram, 47 avenue de Wagram, 75017

 

 

David Guiraud présente :

 

 

Patrick SARFATI

 

Keith Haring

 

Body Painting, Paris, 1985

 

 

 

Vernissage : Jeudi 3 octobre 2024

 

Exposition : 4 octobre / 2 novembre 2024

 

 

La galerie David Guiraud est heureuse de présenter une exceptionnelle série de photographies prises par Patrick Sarfati en 1985 et montrant l’artiste américain Keith Haring réalisant un body painting sur un jeune modèle parisien.

 

Il s’agit très certainement de l’unique reportage montrant Keith Haring en train de réaliser un body painting. Depuis le torse nu de Ludovic, les images montrent le peintre tournant autour de son modèle, un pinceau à la main, élaborant touche par touche, la peinture complète du corps.

Les images d’un body painting par Keith Haring sont familières mais rares, seuls quelques photographes ont immortalisé ces œuvres éphémères : le danseur Bill T. Jones photographié par Tseng Kwong Chi en 1983, Grace Jones photographiée par Robert Mapplethorpe en 1984 et l’artiste peint par lui-même et photographié par Annie Leibovitz en 1986.

 

Andy Warhol a pris quelques clichés pendant que Keith Haring peignait Grace Jones, mais la série proposée ici est l’ensemble le plus complet connu, qui donne corps à un véritable reportage montrant la performance de l’artiste.

 

La galerie a sélectionné huit images, afin de constituer une série qui forme un reportage sur Keith Haring réalisant un body painting. L’exposition montre également un ensemble de portraits de l’artiste, que Patrick Sarfati a saisi au moment de ce happening. Pour l'exposition, l'artiste a également réalisé un tirage géant (100 x 70 cm) de ses deux planches-contacts montrant l'intégralité de la séance.

 

 

 

 

Patrick Sarfati est un photographe français, né à Carthage (Tunisie) en 1958.

 

Au début des années 1960, sa famille retourne en France et s’installe à Marseille. En 1978, il part pour Paris et approche le milieu intellectuel du Saint Germain des Prés de Sartre et de Beauvoir. Il fréquente alors le fameux Drug-Store mais aussi les discothèques du quartier de l’Opéra, le Bronx, le Pimm’s, le Colony et le Sept ou se retrouvent et se mélangent, le milieu gay, artistique et la jet-set. Patrick Sarfati se rapproche alors des personnalités qu’il admire depuis toujours et saisit l’opportunité de réaliser leur portrait.

 

Il s’engage ouvertement dans la photographie masculine dont il est l’un des grands représentant en France. Il prend le chemin ouvert par l’American Physique Photography des années 1940/1960 en cherchant à montrer délibérément la beauté du corps masculin ; il publie Illusions en 1985 et Athlètes en 1990, tous deux préfacés par Edmund White. Il collabore également avec la presse (Magazine, Masque, Le Gai Pied) et les clubs Parisiens (Le Palace, dont il réalise les flyers, le Banana, l’Amazonial).

 

A côté de ces activités, Patrick Sarfati pose comme modèle pour les photographes Pierre et Gilles et il aide Jean-Paul Gaultier à montrer sa première collection « Homme Objet » en réalisant un casting sauvage au cours duquel il engage le jeune Jean-Claude Van Damme, alors un inconnu de passage à Paris. C'est avec le photographe Jean Claude Lagrèze qu'il rencontre le peintre Keith Haring, qui réalise alors le body painting objet de notre exposition.

 

 

 

 

 

David Guiraud est heureux de présenter,

 

 

 

Le sport et le corps masculin au 19e siècle

 

Le sport et la culture physique aux origines du nu masculin en photographie

 

 

           

C'est avec enthousiasme que la galerie David Guiraud annonce le lancement de la seconde exposition prévue dans le cadre du projet de huit expositions sur le corps masculin dans l'histoire de la photographie.

Le vernissage aura lieu le jeudi 2 mai et l’exposition se déroulera du 3 mai au 20 juin 2024, au 5 rue du Perche, dans le Marais.

 

 

Faisant suite à l’idée initiale de la galerie, qui consiste à appréhender les nus masculins produits au 19eme siècle par catégorie thématique, l’exposition présente le sport et les débuts de la culture physique comme quatrième thème ayant permis l’émergence de représentations masculines à cette époque. L’exposition évoquera également le cinquième et dernier thème identifié, la science, avec une planche de chronophotographie de E. Muybridge.

 

Ensemble, l’exposition #2 et l’exposition #1 auront présenté l’académisme, l’érotisme, la pornographie, le sport et la science, dressant ainsi un panorama complet des cinq thèmes identifiés au 19e siècle et étant à l’origine de la plupart des nus rencontrés jusqu’au début du 20e siècle.

 

 

Le corps musclé

Le corps musclé ou athlétique réunit les deux types de corps que l’on retrouve sur les photographies du 19e siècle. Il est le point commun entre le corps du sportif et le corps issu de la culture physique, car dans la pratique comme dans les intentions, les deux se distinguent. Il y a dans le sport, la notion de jeu, d’interaction, de collectif, qui est moins présent, voire absent dans la culture physique, qui n’est d’ailleurs pas considérée comme un sport, jusqu’à l’apparition du Bodybuilding, Le développement physique et musculaire est une conséquence indirecte de la pratique du sport qui n’en est pas la finalité. Inversement, il semblerait que dans la culture physique le développement du muscle et de la structure du corps soit un but en soi.

 

Le corps athlétique, musclé, qui est pris en photo au 19eme siècle est tout aussi bien le corps d’un sportif qui pratique la lutte ou l’haltérophilie, que le corps d’un homme qui pratique la culture physique, activité naissante mais qui se popularise à la fin du 19eme siècle.

 

 

 

La lutte et les hommes forts

A la fin du XIXème siècle, la lutte professionnelle était le sport le plus en vogue en Europe et figurait au programme des compétitions définies par le Congrès Olympique, avec des règles similaires à celles de la lutte gréco-romaine. La lutte professionnelle avait fait son apparition en France à partir des années 1830 mais commençait à perdre en popularité à partir de 1900. Durant cette période, des lutteurs et autres sportifs qui n’avaient pas eu accès aux milieux d’élites, resoignaient les troupes de forains et les cirques qui sillonnaient la France. Là, ils pouvaient démontrer leurs talents et leur force. Ils sont, ce que l’on appelle alors les hommes forts et sont très souvent pris en photo pour assurer leur promotion.

 

 

La culture physique et le body building

A la fin du 19e siecle, la plupart des emplois se trouvent dans l’agriculture et dans l’industrie, dans des activités physiques qui musclent le corps, c’est sans doute pourquoi les premières incitations à la culture physique se font sous l’angle de la santé et du bien-être.

 

En France, le professeur Desbonnet est le promoteur de la culture physique et fonde une école à Paris en 1886, en mettant l’accent sur les bénéfices pour la santé (réduction de l’obésité, guérison de la neurasthénie et des maladies de l’estomac, développement général des muscles du corps). Il met également en avant la force et la beauté qui participent à l’adhésion générale pour la culture physique. Les pouvoirs publics ne peuvent qu’encourager une telle initiative, d’abord pour les raisons évoquées précédemment, mais aussi parce qu’un homme musclé et en forme est un bon soldat, qui peut porter facilement son arme et son paquetage.

 

L’allemand Eugene Sandow (1867-1925) commence par se produire dans les cirques pour des démonstrations de force avant d’être repéré par le grand Florenz Ziegfeld et de participer grâce à lui, à l’exposition Universelle de Chicago en 1893. Eugene Sandow se distingue de ses confrères en cherchant à développer un physique équilibré, proportionné et esthétique. Il enthousiasme le monde entier en parvenant à combiner la beauté, le spectacle et la force. Ses innovations font de lui le père du culturisme moderne et le fondateur du Bodybuilding en tant que sport.

 

 

Le sport naturiste allemand

Depuis le milieu du 19e siècle en Allemagne, le nudisme fait son apparition sous l’impulsion d’un mouvement lié à la jeunesse, la Lebensreform, prônant un retour à la nature. Le développement de cette pratique aboutit en 1898, à la naissance la Freikörperkultur («culture du corps libre») ou FKK qui est une véritable éthique naturiste. Le nudiste accompagne alors son geste, d’une réflexion profonde sur un retour à la nature, d’une vie en harmonie avec elle et d’une rupture avec la ville industrielle et oppressante.

 

Dans les années 1920, la pratique du naturisme s’accompagne d’une activité physique, dans un but thérapeutique et hygiéniste théorisé par Adolf Koch et les mouvements marxistes. Les images de Gerhard Riebicke présentées dans l’exposition illustrent cette phase naturiste et sportive du mouvement. D’abord méprisé par les nazis qui y voient, entre autres, un refuge pour les homosexuels, le mouvement naturiste est récupéré par des théoriciens du parti et transformé en une « hygiène raciale » et un retour aux souches germaniques païennes, vénérant la nature.

 

 

Les débuts de la culture physique aux USA

Aux Etats-Unis, à cette époque, l’état d’esprit est différent. Les athlètes américains restent très pudiques mais sortent des salles de musculation pour se prêter aux jeux des photographes, en posant pour eux et en faisant émerger un style de photographie « athlético-art-déco » assez spécifique. Il faut se rappeler que l’Art-déco est une célébration de la modernité, de l’industrie et de ses progrès et que son objet est de répondre aux besoins de la vie moderne.

Le travail de Edwin F. Townsend est la parfaite illustration de la mise en scène du modèle athlétique dans une composition d’esprit art-déco, qui justifiera pour une future génération, l’utilisation des athlètes et rendra pertinente une photographie dont le sujet est le corps et la musculature. Cette génération est celle de l’American Physique Photography, des années 1930/40 aux années 1960/70, objet de futures expositions par la galerie.

 

 

 

Les œuvres proposées par la galerie

L’exposition propose un ensemble de tirages d’époque et montre un boxeur, un haltérophile érotique, un gymnaste aux anneaux, des lutteurs amateurs par Von Gloeden, soit un ensemble de sportifs dont le profil commun est celui d’être des hommes forts. En ce qui concerne les grands sports de l’époque, l’exposition propose une rare et exceptionnelle série de portraits des lutteurs ayant participé au Championnat du Monde de Lutte (probablement à Paris en 1899), par le photographe Stanisław J. Ignacy Ostroróg (1863-1929), dit Waléry.

L’exposition présente, dans le cadre de la culture physique, un portrait signé du professeur E. Desbonnet en 1919 et plusieurs tirages du fameux Eugene Sandow, la star internationale.

La galerie propose également un ensemble de tirages de G. Riebicke et des études « athlético-Art Déco » américaines des années 1920/1930.

 

 

 

 

Galerie David Guiraud

5, rue du Perche – 75003 Paris – 01 42 71 78 62

Mardi / Samedi – 14h30 / 19h

www.galerie-david-guiraud.com – info@galerie-david-guiraud.com

 

 

 

Jefferson HAYMAN

 

Now my heart is full

 

 

 

Exposition du 9 février au 6 avril 2024

 

Vernissage jeudi 8 février à 18h

 

 

 

David Guiraud est heureux d’annoncer le retour du photographe américain Jefferson Hayman à Paris, pour une 4eme exposition personnelle dans les murs de la galerie, du 9 février au 6 avril 2024 avec un vernissage le jeudi 8 février à 18h.

 

La galerie David Guiraud a exposé Jefferson Hayman pour la première fois en France en 2016 et a monté par la suite trois solo-show dans le Marais, tout en présentant son travail régulièrement sur la foire Art Elysées à Paris. Le lien entre la galerie et l’artiste contemporain est ancien et s’inscrit dans un engagement sur le long terme.

 

Jefferson Hayman est un artiste original dans le paysage de la photographie contemporaine. Son travail se caractérise par des prises de vue simples et délicates de personnages, d’objets ou de paysages qu’il développe en utilisant des techniques anciennes (argentique, platine, cyanotype, pigment), trahissant son admiration et sa connaissance du mouvement Pictorialiste du début du 20e siècle.

 

C’est à tout le début de la photographie américaine du 20e siècle que Jefferson Hayman rend hommage et il s’en inspire aussi dans le traitement de la lumière et dans la composition de ses images. Ses vues de New York sont troublantes car elles nous transportent en 1920 dans la galerie 291 de Alfred Stieglitz et d’Edward Steichen, entourés des chefs-d’œuvre de la photographie moderne. Le regard de Jefferson Hayman sur les nuages est un autre lien avec A. Stieglitz et sa série « Equivalents ». 

 

Malgré tout Jefferson Hayman est bien un artiste contemporain, né en 1969 aux Etats-Unis. Si sa contemporanéité n’apparait ni dans le traitement de sa prise de vue, ni dans son tirage en laboratoire, c’est qu’elle se situe dans le sujet et dans les thématiques ou les réflexions qu’il évoque. Proposer le masque de Dark Vador ou un Skate Board dans un traitement classique donne le sentiment d’un anachronisme. Et c’est surement ce qui amène la notion de nostalgie et de temps suspendu (mais choisi) dans le travail de Jefferson Hayman. La sensibilité d’une époque, de son époque, se compose avec les tirages de cet artiste.

 

Mais la proposition artistique de Hayman ne s’arrête pas là. Grace à sa formation d’encadreur et sa passion pour la collecte de cadres anciens, toutes ses photographies sont encadrées sur mesure, leur conférant une personnalité originale et unique. Avec le travail de Jefferson Hayman on se rend compte de la force d’évocation d’une image en fonction de sa taille et de son encadrement. Peux de photographes font cette proposition, qu’il ne faudrait pas considérer comme décorative mais plutôt comme formelle et graphique dans la logique du plasticien, l’œuvre étant en interaction avec la personnalité et la sensibilité du spectateur et du collectionneur.

 

Car les possibilités formelles des œuvres de Jefferson Hayman ont encore une dimension supplémentaire. Il faut voir le travail de l’artiste pour réaliser le coté précieux et gourmand des pièces, mais surtout pour réaliser que chacune des œuvres est un mot, à partir desquels il est possible de composer sa propre phrase. La taille des photographies encadrées, souvent proche de la miniature, favorise l’accumulation et la juxtaposition. Les œuvres réunies sur un mur créent alors une nouvelle œuvre graphique à la mesure de l’installation.

 

Les dimensions plasticiennes de Jefferson Hayman sont multiples et l’histoire qu’il nous raconte est celle que l’on a envie d’écrire, alors il est temps de découvrir cet artiste rare et délicat, exposé une nouvelle fois à Paris et collectionné depuis de nombreuses années de l’autre côté de l’atlantique.

 

 

 

Toujours en cours  :

 

 

 

Le projet : huit expositions inédites

 

 

Le Corps Masculin en Photographie :

 

Une Exploration à travers l'Histoire

 

 

La galerie David Guiraud est heureuse d'annoncer le lancement d'une série d'expositions inédites consacrées à l'histoire du corps masculin dans la photographie. Huit expositions sont déjà programmées, au rythme d’une exposition sur deux dans le planning de la galerie, pour explorer chronologiquement cette histoire, allant des origines de la photographie jusqu’à la fin du 20ème siècle.

Ce projet couvrira un large champ de la création occidentale en traitant, soit une thématique, soit une période historique ou bien encore en présentant l'œuvre d'un artiste en particulier. Chaque exposition sera accompagnée d'un catalogue édité par la galerie.

 

Le thème du nu masculin a été largement exploré à travers de nombreuses publications et quelques grandes expositions. Mais il existe encore une certaine confusion dans la chronologie et dans les différentes thématiques qui ont jalonnées son histoire. C'est sur ce constat que David Guiraud mène depuis de nombreuses années un travail d'inventaire et de classification des différents types de nu masculin produits entre le 19ème et le 20ème siècle.

 

De 1870 et jusqu’aux années 1920, identifier les images et les organiser par thèmes va permettre de comprendre l’origine de leur création, de dégager une logique historique et de dresser une chronologie en suivant leur évolution dans le temps

 

Au 20e siècle, ce sont des artistes photographes qui produisent des images masculines, de façon ponctuelle ou pour certains, en y consacrant leur œuvre entière. Un large panorama leur sera dédié car ils ont fait l’histoire du nu. Une école est également à l’origine d’une incroyable étude sur le corps masculin et ce projet sera l’occasion de découvrir ou de mieux connaitre l’immense mouvement américain de la Physique Photography.

 

C’est probablement la première fois qu’une galerie de photographie propose une série d’exposition aussi importante sur le thème du corps masculin. Chaque exposition est le fruit d’un long travail de recherches et d’acquisition d’œuvres originales, réunies et mises en scène par la galerie, afin d'immerger les visiteurs dans un voyage pédagogique et captivant à travers l'art du nu masculin.

 

 

 

Les expositions :

 

 

Exposition 1 : Du modèle académique au modèle pornographique (1870/1920)

 

Exposition 2 : Du modèle sportif au modèle culturiste (1870/1920)

 

Ensemble, les deux premières expositions explorent les cinq grands thèmes identifiés par la galerie et qui ont marqué les débuts de la photographie, allant de 1870 à 1920. Ces thèmes mobilisent les photographes et rendent possible la production d’images masculines autour du nu académique destiné aux artistes, des représentations érotiques, de l’apparition de la pornographie, de la pratique sportive et des recherches scientifiques (seul ce dernier ne sera pas traité par la galerie).

La première exposition présente le basculement du modèle pour peintre vers le modèle érotique et l’apparition de la pornographie, professionnelle et amateur.

La seconde exposition présente le modèle sportif et son évolution vers les phénomènes universels que sont l’athlétisme et le culturisme.

 

 

Exposition 3 : Les pionniers de l’American Physique Photography

 

Les photographies sur la culture physique américaine sont issues directement du courant de représentation sportif et athlétique traité dans l’exposition n°2. Ce mouvement, d’abord lié au sport et au développement physique, va donner naissance au bodybuilding et devenir aux Etats-Unis, une véritable ode à la beauté masculine, tout en faisant émerger quelques artistes aux qualités techniques et esthétiques remarquables, tels que Pat Milo ou Al Urban.

 

 

Exposition 4 : Bruce of Los Angeles

 

Bruce Bellas, plus connu sous le nom de "Bruce of Los Angeles", est probablement le photographe le plus prolifique de la Physique Photography. Il sera remis à l’honneur dans cette exposition, l’une des rares à lui être consacrée en France, avec plus de 60 tirages d’époque, incluant une importante série sur Joe Dallesandro, icone gay et acteur récurent des films d’Andy Warhol.

 

 

Exposition 5 : Danny Fitzgerald (Les Demi-Dieux)

 

Danny Fitzgerald, dont le studio portait le nom, en français, de "Les Demi-Dieux", est un photographe américain affilié à la Physique Photography. La modernité de ses prises de vue et la qualité de son casting offrent des images sensuelles et intemporelles des garçons du quartier de Brooklyn dans les années 1960 à New York.

 

 

Exposition 6 : Raymond Voinquel, un génie français

 

Cette exposition remettra en avant le travail de Raymond Voinquel (1912-1994), un artiste majeur de la photographie de plateau en France, dont l’œuvre immense et novatrice sur le corps masculin, a souvent été éclipsé par l’importance de son travail dans le cinéma. Cachés au moment de leur réalisation et très peu exposés sur la fin de sa vie, les tirages de Raymond Voinquel sur le thème du nu masculin sont rares et cette exposition sera certainement la première en France consacrée à cette partie incontournable de son œuvre.

 

 

Exposition 7 : Les maitres de la photo masculine (1900/1945)

 

Exposition 8 : Les maitres de la photo masculine (1945/1990)

 

Les deux dernières expositions du projet ne sont plus thématiques ou monographiques, mais sont des expositions de groupes, dressant un panorama des premiers photographes motivés par une véritable volonté d’art dans le traitement du corps. Ces artistes ont fait l’histoire du nu masculin au 20e siècle.

La septième exposition présente les pionniers du nu masculin, du mouvement Pictorialistes (Gloeden, Smith, Day), aux modernistes européens (Albin-Guillot, Moral, Steiner, List, …) et américains (Hoyningen-Huene, Platt-Lynes et PaJaMa dont fait partie le peintre Paul Cadmus).

La huitième exposition couvre la période de 1945 à 1990 et montre l’explosion des possibilités dans l’après-guerre et la diversité des représentations mettant en évidence les influences qui ont ouvert la voie à l’époque contemporaine (Tobias, Horst, Voinquel, Tress, Dureau, Ritts, Mappplelthorpe, …).

 

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